LE RURAL
FAIT DE LA RESISTANCE
Du collectif UTL
Au
commencement, la terre était informe et vide… et l’homme créa le territoire.
Sur une étendue, il a dessiné des limites. Sur un espace, il a laissé sa trace.
Le
territoire, c’est cette terre marquée par la main de l’homme. Un paysage auquel
il a donné un visage, et qui porte les marques de son pacte avec la nature. Aux
courbes folâtres s’opposent les lignes rentables ; aux danses fantaisistes
des feuillages en quête de photosynthèse, les tracés rectilignes de
l’urbaniste, du laboureur ou du simple jardinier. Jeu de pouvoir qui ne va pas
sans l’amour du terroir.
Ce jeu
s’est donné un autre territoire pour s’exprimer : celui de la
photographie. Espace délimité s’il en est, cadrage du regard qui s’approprie un
petit pan du monde pour le faire sien. Cinq photographes manceaux ont
interprété à leur façon le paysage vu sous cet angle territorial : aux
marges de la ville, le spectacle d’un monde végétal dompté par l’homme, et à la
fois sa belle et rebelle résistance à rentrer dans les rangs et dans les prés
carrés…
LES
AUTEURS
Les cinq
photographes amateurs : Martine Desmons, Michel Besnard, Yves Carbonnel,
Philippe Millet et Yves Vidaling, sont tous membres de l’atelier photo de
l’Université du Temps libre du Mans (UTL).
Ils ont
formé un collectif afin de réfléchir et travailler ensemble pour réaliser des
photos exprimant leur vision du territoire. Ces travaux s’inscrivent dans le
cadre de l’UTL (http://lemansutl.blogspot.fr/) qui propose, outre la
photographie, de très nombreuses activités artistiques, culturelles, voire
sportives.
Ils
remercient le photographe Gilles Kervella de les avoir accompagnés, Raphaële
Vidaling pour ses conseils avisés.
Le rural fait de la résistance
Un territoire à l’instant T
Il y a ce qui passe… et la
toile de fond.
Ce qui dépasse… et ce qui
se fond.
Et la main de l’homme, quel
rôle a-t-elle sur le paysage ?
Quand elle croit le
redessiner, en est-elle le maître ou ne fait-elle que passer ?
Sillons d’hier et d’aujourd’hui
À la nature de donner la
vie ; à l’homme d’y mettre de la méthode. Et qu’on le parcoure à pieds ou
à la machine, le geste reste le même : un territoire, ça s’arpente.
Territoires sous contrôle
Résilience, aux marges de
la ville, d’un mode de vie rural et du système D des jardins ouvriers, ou bien
dérisoire résistance de la campagne au TGV tentaculaire qui, de ville à ville,
la traverse et la balafre.
Prés carrés
Un carré d’art dans les
vagues d’un terrain vague au pied des tours carrées.
La gueule d’une machine
agricole digne de Zola.
Un couple anachronique qui
fait fi des deux autres pour labourer sa bulle.
C’est de main d’homme qu’on
se découpe, chacun, son petit carré de ciel bleu.
Le territoire à l’épreuve du temps
Patience du travail à la
main dans les champs.
Lenteur des promeneurs en
milieu urbain, tandis qu’au-dessus d’eux s’agite la ville.
Jusqu’au désœuvrement
absolu dont témoignent les tags des no man’s lands de banlieue.
Le clic de la photo ne
garde qu’une infime tranche de temps, mais le paysage garde les traces de ces
façons de s’y mouvoir.
Retrouvez toutes les photos du collectif UTL en cliquant sur le lien ci dessous :
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